Il est programmé prochainement la tenue de la 7ème Convention Ordinaire et la 4ème Convention Extraordinaire avec pour objectif principal d’adopter les mesures, les outils et de créer les conditions nécessaires, conformément aux statuts du Réseau, afin de lui permettre de poursuivre efficacement son action de promotion et de défense des exploitations familiales.
Quatre objectifs spécifiques sont visés à travers ces sessions :
1. Faire le bilan des actions majeures entreprises par le Réseau au cours des quatre dernières années depuis la 6ème Convention tenue à Niamey, au Niger en 2014 ;
2. Actualiser les textes du Réseau en tenant compte de l’évolution des enjeux et adopter un nouveau plan stratégique pour structurer son action durant les 5 prochaines années ;
3. Informer et sensibiliser les membres du Réseau sur des questions stratégiques majeures et les défis actuels auxquels l’agriculture familiale est confrontée à travers le partage d’expériences et l’apprentissage collectif autour d’un certain nombre de thématiques majeures critiques pour les exploitations familiales ;
4. Procéder au renouvellement des organes du Réseau conformément aux dispositions des textes statutaires.
Ces différents objectifs constitueront la trame de fond des différentes séquences de la Convention
Les résultats attendus de la mise en œuvre de la 7ème Convention Ordinaire et de la 4ème Convention Extraordinaire sont :
Plusieurs facteurs internes et externes soutiennent la tenue régulière des organes de gouvernance du Réseau, notamment la Convention. Ils justifient ainsi la tenue de la 7ème Convention conformément aux échéances définies dans les textes du Réseau. Parmi ces facteurs, on peut noter principalement :
Le respect rigoureux de ses dispositions statutaires et une culture de redevabilité qui, constituent les points cardinaux de la gouvernance du Réseau. Conformément aux orientations stratégiques du Réseau adoptées à sa création, le Conseil d’Administration du ROPPA s’est toujours investi pour renforcer la gouvernance au niveau de ses organes régionaux et des plateformes nationales membres. Le programme de renforcement des capacités mis en œuvre dans la période 2000-2005 et le plan quinquennal exécuté de 2012 à 2016, ont été des outils stratégiques qui ont soutenu la mise en œuvre de cette disposition institutionnelle. Ainsi, au niveau régional, les sessions des organes de gouvernance ont été tenues régulièrement. Grâce à ces soutiens, toutes les plateformes nationales membres du Réseau ont également su consolider leurs dispositifs de gouvernance.
Au terme de 18 ans d’existence, le ROPPA a tenu en dehors de sa Convention Constitutive, 6 Conventions Ordinaires (Guinée, Togo, Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger) et 3 Conventions Extraordinaires (Togo, Côte d’Ivoire, Niger).
Les éléments du contexte d’évolution des exploitations familiales ci-dessus présentés liés à l’environnement et aux processus des politiques, exigent du Réseau, une mise à jour régulière de sa vision, de ses orientations stratégiques et de son discours – que seule la Convention est habilitée à valider. Les retombées émanant de ces Conventions traduisent bien la pertinence de leur tenue régulière. Les positions et propositions du Réseau en lien avec ces défis et enjeux et aux politiques sectorielles en cours, devraient être légitimées par une bonne appropriation et une validation des plateformes nationales membres. La Convention est également un espace de partage favorisant le renouvellement et l’approfondissement de l’engagement des membres et des responsables du Réseau. Elle permet de partager l’état d’évolution des mandats et d’élire les nouveaux membres du Conseil d’Administration (CA) et du Bureau Exécutif (BE) conformément aux textes statutaires.
Une dynamique de réformes politiques et d’engagements des Etats pour le développement du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique en Afrique de l’Ouest.
En adoptant le NEPAD en 2003 à Maputo, avec son pendant sur le développement agricole le PDDAA, les Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) ont voulu impulser de nouvelles approches de travail et de coopération pour le développement du continent, à la suite des résultats mitigés des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) et tenant compte des mutations dans les orientations de la coopération internationale.
En 2001, les Etats membres de l’UEMOA ont adopté la Politique Agricole de l’UEMOA (PAU) qui se déroule actuellement à travers le Programme Communautaire Décennal de Transformation de l’Agriculture de l’UEMOA (PCD-TASAN). A travers un comité consultatif, la mise en œuvre du PCD-TASAN implique les acteurs non étatiques, notamment les réseaux d’organisations paysannes.
En 2005 les Chefs d’Etats et de Gouvernement des pays membres de la CEDEAO ont adopté l’ECOWAP qui s’intègre dans les orientations et piliers du PDDAA. L’ECOWAP est le cadre de référence des interventions pour le développement du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique dans les 15 pays membres, et sur la base duquel se déclinent les orientations retenues dans le cadre du PDDAA.
Après la mise en œuvre du Programme Régional d’Investissements Agricoles (PRIA) et du Programme National d’Investissements Agricoles (PNIA) adoptés en 2010, la CEDEAO a procédé en 2015, à un bilan de la mise en œuvre de l’ECOWAP qui a permis d’identifier des orientations pour les programmes d’investissement de 2ème génération : Programme Régional d’Investissements Agricoles, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PRIASAN) et Programme National d’Investissements Agricoles, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) en cours de formulation avec des objectifs fixés à l’horizon 2025.
Dix ans après Maputo, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, en dépit des faibles résultats des engagements de Maputo, ont, lors de la 23ème session de leur sommet tenu à Malabo, renouvelé leur vision et engagement pour un développement du continent centré sur une croissance agricole. Les décisions (2) et déclarations (2) adoptées lors de ce 23ème sommet sont toutes relatives à la mise en œuvre du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) et au programme de transformation agricole et de sécurité alimentaire de l’Afrique durant la décennie 2015-2025. Les engagements de Malabo préconisent également : (i) des financements innovants ; (ii) la mobilisation du secteur privé ; (iii) un processus de mesure, de suivi et de publication sur les progrès vers les résultats ; ceci sous forme d’un cadre de résultats du PDDAA.
Parmi les facteurs critiques du contexte international et régional pour la transformation de l’agriculture de la région, on note principalement : l’instabilité des prix des marchés mondiaux ; l’augmentation continue de la demande alimentaire régionale tirée par la croissance démographique et l’urbanisation rapide. Ces facteurs déterminent l’évolution des filières et des échanges commerciaux.
On note également que la crise alimentaire de 2008 a contribué à ramener l’agriculture au cœur des agendas de développement des pays de l’UA et de la communauté internationale, convaincus que l’accroissement de l’offre locale de production agricole et agroalimentaire est la voix la plus probante pour faire face à l’insécurité alimentaire des populations locales.
Depuis lors, des investissements plus accrus et différents instruments et mesures sont projetés pour soutenir le développement du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique.
En déclarant 2014 Année Internationale de l’Agriculture Familiale et en adoptant la décennie de l’Agriculture Familiale, l’Assemblée Générale des Nations Unies a renforcé une reconnaissance politique de haut niveau de la contribution de l’agriculture familiale à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la création d’emplois et de revenus pour les familles agricoles. Cela invite les Etats membres de l’ONU à mettre en œuvre des cadres règlementaires et institutionnels, des investissements et des politiques agricoles favorables à une transformation durable de l’agriculture familiale.
Des défis qui persistent après une décennie de la mise en œuvre des politiques agricoles régionales .
En 2015, la CEDEAO a réalisé un bilan de la mise en œuvre de l’ECOWAP avec la participation des différents groupes d’acteurs. Ce processus a fait ressortir d’importants acquis et avancées à consolider mais aussi des limites à relever parmi lesquels, on peut noter les éléments ci-dessous :
Toutefois, le niveau d’implication des acteurs non étatiques dans la mise en œuvre des politiques, reste faible au regard de leur pleine participation à la formulation de ces politiques. Seuls quelques mandats ont été donnés à des réseaux d’acteurs dans le cadre de la mise en œuvre de l’ECOWAP. On note également au fil de la mise en œuvre des politiques de développement agro-sylvo-pastoral et halieutique, une fragilisation du processus participatif et inclusif qui a prévalu à leur formulation, notamment au niveau national.
Ce bilan fait ressortir un certain nombre d’enjeux qui ont été pris en compte dans les PNIASAN et PRIASAN d’ici l’horizon 2025. Il s’agit notamment de : la lutte contre la faim et la malnutrition ; l’adaptation au changement climatique ; le renforcement de la résilience ; la promotion de l’emploi pour les jeunes et les femmes ; la formation professionnelle et la sécurisation des statuts des femmes, des jeunes et des paysans ; l’intégration systématique du genre dans les outils et mesures de mise en œuvre de la politique ; la promotion des chaînes de valeur accessibles aux exploitants familiaux et des marchés territoriaux ; le financement du secteur ; la gouvernance transversale et verticale ; un système d’information et de suivi évaluation (CEDEAO – 2015).